« Recruter » : acte d’accompagnement facilitant l’inclusion de nouveau personnel

Tutorat, Parrainage, Mentorat …

L’Intégration d’étudiant.e.s pour des stages, de jeunes alternants, de nouveaux employés (permanent ou non), la transmission d’une expertise dans le cadre de seniors partant à la retraite ou encore en reconversion, sont des thèmes qui doivent nous interroger sur les accompagnements à mettre en place.

La question n’est pas tant d’être pour ou contre un accompagnement, mais plutôt de s’accorder sur les modalités de ce dernier. Apparaissent alors divers termes et concepts qui en découlent : le « tutorat », le « parrainage », « maître d’apprentissage », « compagnonnage » ou encore le « mentorat ».

Si les termes sont connus et communément utilisés, les concepts qu’ils représentent génèrent souvent des débats.

Mais quelle est la genèse de ces termes ?

Un peu d’histoire

  • Parrain: Le parrain, dérivé de « pater » est celui qui tient l’enfant sur les fonts baptismaux et veille à l’instruction de son filleul.
  • Compagnon: Les premières traces du Compagnonnage remonteraient au Moyen Âge. Ce n’est qu’à partir de documents qu’on a pu attester l’existence de groupements de jeunes ouvriers qui voyagent, s’entraident, pratiquent des rites en diverses circonstances et possèdent des attributs et un vocabulaire identitaire.
  • Apprenti: S’il est entendu qu’un apprenti est une personne qui apprend un métier, dans un contexte moderne, c’est un jeune professionnel qui suit une formation en alternance entre une entreprise et une institution scolaire après la signature d’un contrat d’apprentissage par les trois parties Dans un contexte plus ancien, ce terme désigne un jeune homme employé par un maître-artisan qui l’initie à son métier. Ce système de formation remonte au Moyen Âge (fin du Vème siècle). Nous retrouvons donc naturellement son origine dans le compagnonnage.
  • Tuteur, en charge d’une tutelle, issu du latin « tutatorem » est protecteur du « tutori », protégé.
  • Mentor quant à lui est le nom propre d’un ami d’Ulysse dont, selon Homère, Minerve, déesse de la sagesse, des arts, des sciences et de la guerre, prit le visage pour accompagner Télémaque. Par extension, le mentor est devenu un guide, le conseil de quelqu’un. Fénelon, précepteur du Duc de Bourgogne et futur roi de France, à la fin du XVIIIe siècle, a permis l’inscription de ce terme dans notre vocable actuel.

C’est ainsi qu’apparaissent des niveaux de positionnement différents

  • Si le premier, le « parrain » dans l’entreprise, contrôle et surveille, le parrainage, par expérience, est une terminologie davantage utilisée lorsque les processus sont moins définis ou formalisés. En raison de la prise de conscience des enjeux d’accompagnement par les parties prenantes, il devient moins présent.
  • Le « compagnon » a pour double but de former des Hommes en même temps que des professionnels qualifiés. Il permet à chaque individu l’accomplissement de ses possibilités culturelles et professionnelles, grâce à l’exercice de son métier et à la transmission des savoirs.
  • Le « maître d’apprentissage », désigné par l’employeur, a pour mission d’accompagner l’apprenti dans sa formation. Il l’encadre dans ses activités quotidiennes, assure la cohérence de la formation entre les enseignements théoriques délivrés par l’établissement d’enseignement et l’expérience pratique acquise en entreprise.
  • « Tuteur » est un terme qui est large et englobe toute personne qui a un rôle dans l’intégration d’une nouvelle personne dans un service ou une entreprise sans référence spécifique à un type de contrat de travail en particulier.
  • Enfin le « mentor » Il garantit la vision de l’entreprise ou du mentoré dans une relation de mentoring. Contrairement au tutorat ou au coaching, le mentorat d’entreprise se focalise sur l’adoption d’un savoir-être et non l’acquisition des techniques.

D’autres termes sont parfois utilisés : « intégrateur », « accompagnateur », …

Pour tous, la fonction principale est d’amener un individu vers un objectif à caractère professionnel (emploi, diplôme, qualification, certification, évolution, nouvelles compétences, attitudes professionnelles).

Lorsque nous entendons parler formations, qu’elles soient académiques, continues, en situation de travail, etc., elles devraient être accompagnées de référents afin d’assurer à l’entreprise la meilleure transposition de ces dernières au poste de travail.

De même lorsque nous recrutons, nous devons prévoir un accompagnement. Le meilleur des joueurs de hockey peut voir ses résultats être « différents » lors d’un changement d’équipe. Est-ce uniquement parce qu’il est moins performant ? Ne peut-il pas y avoir aussi une raison interne au club avec un défaut d’accompagnement ?

Alors, afin de mettre toutes les chances de votre côté, pensez à accompagner vos nouveaux employés.

Définir alors une « appellation » propre à l’entreprise est important et nécessite une réflexion sur le champ de responsabilités, le statut, les compétences d’expertise, le code de déontologie et par là même, le niveau d’éthique que l’exercice suppose. La réussite de l’intégration de nouveaux personnels passe quoiqu’il en soit par un accompagnement terrain interne ou externe afin d’en garantir le succès.

 

Article proposé par Christophe Charré
Directeur Développement Stratégique International et Partenariats – Spécialiste en Développement des Compétences