La CITIM participait lundi 7 mars 2016, à l’annonce de la nouvelle politique québécoise d’immigration et d’intégration par la ministre, Kathleen Weil.
Plus de 25 ans après la dernière politique d’immigration, l’objectif est désormais de mieux faire coïncider les demandes des professionnels étrangers avec les besoins des entreprises québécoises.
Le ton est donné ! À compter de 2017, le Québec entamera un virage vers une immigration tournée vers l’emploi. Ainsi, l’idée est simple : constituer une banque de candidatures à l’immigration selon des critères précis pour répondre plus efficacement aux pénuries que connaissent les entreprises locales. Si cette orientation migratoire fait déjà ses preuves depuis plusieurs années en Nouvelle-Zélande et en Australie et depuis 1 an dans les autres provinces canadiennes, il n’en reste pas moins un important travail à faire pour le Québec qui doit désormais revoir en profondeur son système de sélection.
Aller plus vite pour délivrer les certifications de sélection du Québec
Le premier objectif, et non des moindres, sera de proposer un délai de traitement des demandes d’immigration allant de 3 à 6 mois. Ce travail doit permettre aux nouveaux arrivants de combler plus rapidement les besoins en main-d’œuvre ciblés par Emploi-Québec.
Actuellement, ces mêmes délais varient de 1 et 4 ans, freinant toute réactivité sur un marché du travail en constante évolution.
Second enjeu, inciter les étudiants étrangers et les travailleurs temporaires qualifiés à opter pour un statut permanent. Aujourd’hui, seuls 20% d’entre eux poursuivent leur aventure québécoise au-delà de leur statut temporaire. Dès 2017, Québec s’engagera donc à faciliter le passage vers le statut permanent afin de conserver cette main d’œuvre parfaitement intégrer à la société québécoise.
Mieux reconnaître les diplômes, un enjeu majeur
Un point reste cependant toujours en suspens : la reconnaissance des diplômes. Un obstacle de taille pour bon nombre de nouveaux arrivants qui au-delà des besoins criant dans certains secteurs, se heurtent à la réalité du terrain. Un important travail reste donc à mener en matière d’ententes internationales pour la reconnaissance des qualifications professionnelles, pour transformer cette nouvelle politique de l’immigration en embauche pour les nouveaux arrivants.
L’interculturalisme comme toile de fond
En d’autres termes, il s’agit de s’appuyer sur un modèle d’intégration engageant aussi bien la société québécoise que les nouveaux arrivants. L’interculturalisme privilégie les contacts, le dialogue et les rapprochements entre les résidents d’un même territoire. L’objectif est de favoriser les contacts interculturels pour une meilleure compréhension mutuelle et le développement d’un sentiment d’appartenance à une identité commune, mais respectueuse des différences culturelles. Un modèle largement utilisé au quotidien par les organismes d’accueil des nouveaux arrivants, tel que la CITIM, mais qui ne trouvait jusqu’alors que peu d’échos.
Ces organismes réunis au sein de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) ont notamment participé aux consultations dans le cadre du projet de loi. Pleinement conscients des enjeux et des problématiques rencontrées quotidiennement par les immigrants, ils ont émis de nombreuses recommandations largement reprises dans la politique dévoilée le 7 mars. Ils estiment toutefois que pour que cette dernière puisse réellement porter ses fruits, le cadre financier prévu par le transfert fédéral annuel de 420 millions de dollars doit être revu afin de s’assurer que les résultats soient bel et bien au rendez-vous.
Les principales mesures
- Déposer les demandes d’immigration uniquement en ligne
- Enrichir la francisation à visée professionnelle
- Augmenter le nombre d’ententes internationales pour la reconnaissance des qualifications professionnelles
- Faciliter le passage vers un statut de résident permanent pour les étudiants et les travailleurs temporaires
- Attirer plus d’immigrants investisseurs et entrepreneurs